Voilà cent ans tout juste que le géologue suédois Johan G. Andersson (1874-1960) a découvert, en avril 1921, à Yangshao (dans l'actuelle province du Henan en Chine) les premières poteries peintes datant de la préhistoire chinoise (vers 4500-2500 avant J.-C.). Poteries spectaculaires présentes dans de nombreux musées, tant à Pékin ou à Shanghai qu'au musée Guimet de Paris ou au musée de Stockholm pour ne citer qu'eux.b2ap3_thumbnail_IMG_9603.jpg

 

Andersson apporta ainsi la preuve de l'existence en Extrême-Orient, comme en Méditerranée orientale, en Mésopotamie ou en Perse, de céramiques peintes préhistoriques. Cette découverte a constitué l'acte de naissance de l'archéologie de terrain en Chine.

La poursuite des recherches d'Andersson dans les provinces du Gansu et du Qinghai a permis de découvrir de vastes nécropoles et des tombes riches en céramiques peintes, attestant que les potiers étaient les artistes du Néolithique chinois.

Il apparaît que les enfants étaient inhumés dans des jarres funéraires. De formes variées, ces jarres en argile (wengguan 瓮棺) sont recouvertes d'une coupe également en argile. Les sépultures d'adultes étaient quant à elles emplies de poteries et d'objets personnels, vases, pièces décoratives et outils.

La poterie, fine ou fruste, était faite à la main. C'est surtout la poterie fine qui était décorée de motifs peints géométriques ou zoomorphes. Sur certaines céramiques, de grands cercles alternent avec des représentations anthropomorphes, divinités dont le sens reste assez hermétique. Contrairement aux motifs décoratifs, les formes de ces céramiques sont peu diversifiées . Il s'agit de jarres amples (guan ) , terminées aux deux extrémités par une base et un col étroits, de bassins (pen) et de bouteilles en forme d'amphore (ping ).

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Sur les poteries de Yangshao, l'engobe, soigneusement lissé et lustré, au grain d'une grande finesse, à la teinte ocre ou rouge rosé, dissimule avec art le matériau du récipient. Leurs décors étaient limités aux deux tiers supérieurs, permettant un enfouissement sans dommage dans le sol. Les fours à potier étaient concentrés sur le pourtour des villages. Sur certains sites, on a retrouvé des mortiers pour pulvériser les colorants et des récipients à compartiments pour chaque couleur.