L’exilée, Vent d’est Vent d’ouest… je termine la lecture de ces deux livres de Pearl Buck, cette romancière américaine arrivée en Chine à l’âge de trois mois avec ses parents missionnaires (elle quitta la Chine en 1927) et qui devint Prix Nobel de Littérature en 1938. Lectures de jeunesse, oubliées, lectures revisitées...

À partir d’histoires familiales vécues de l’intérieur, Pearl Buck dépeint la Chine de la première moitié du XXe siècle, celle des missionnaires précisément, mais aussi celle des concubines, celle des coutumes rigides qui régissent les rapports familiaux, celle du culte des ancêtres, et de l’ouverture si difficile aux relations avec les étrangers. Elle nous parle de cette Chine qui vécut repliée sur elle-même pendant 2000, à l’opposé de ce qu’elle est devenue aujourd’hui, pivot de la mondialisation, atelier du monde, première puissance en devenir…

Ce qui est très original chez Pearl Buck, c’est qu’elle était Chinoise tout autant qu’Américaine. Non seulement elle parlait et écrivait le chinois – c’était sa seconde langue maternelle – mais elle pensait en chinois. Son style, ses tournures de phrases rappellent de très près, selon les connaisseurs, la manière d’écrire des poètes et des lettrés de l’ancien Empire du Milieu.

Un style simple et tranquille, tout en douceur, qui frappe par sa précision et sa justesse. Une lecture utile, qui permet de découvrir de l'intérieur la société chinoise d'il y a cent ans.