Paysan à la retraite, M. Xiang ne veut pas quitter sa maison traditionnelle, toute en pierres et à l’entrée surmontée de l’immense caractère « fu » signifiant « bonheur » en chinois. À l’intérieur, une immense peinture de Mao Zedong et Zhou Enlai avec, au pied, bougies et fleurs de lotus en plastique, en signe de vénération… Illustration du fait que « de nos jours, pour certaines couches sociales, Mao est devenu une sorte de bouddha », comme l’écrit Du Qinggang, auteur du best-seller Le Président Mao est mort, paru en 2002 aux éditions Desclée de Brouwer.
Mais les demeures encore habitées du village ancien de Xiong, vieux de six cents ans, se comptent sur les doigts de la main. Les herbes folles ont envahi les sentes courant entre des bâtisses simples, au charme bien réel avec leurs pierres sculptées et leurs calligraphies. C’est que ces dernières années, la plupart des habitants sont partis travailler dans l’industrie à Wuhan ou Chongqing, deux immenses et proches métropoles à moins qu’ils ne se soient installés dans la nouvelle bourgade construite à deux kilomètres, là où se trouvent commerces et services de proximité.