C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Le village de Hualong est situé à environ deux kilomètres de la vieille ville de Shaxi, ancienne étape de la route du thé et des chevaux qui reliait jadis le Yunnan au Tibet et à l’Inde. Le long du chemin depuis la vieille porte Est de Shaxi, nous croisons plusieurs temples familiaux, de taille très modeste, mais où des restes de bâtonnets d’encens sont encore bien visibles.
Ce qui m’amène une nouvelle fois dans ce village de Hualong, c’est l’envie de revoir son vieux temple, à moitié démoli et envahi par les herbes lorsque je l’avais visité une première fois il y a cinq ans.
Un projet de restauration venait alors à peine de démarrer, avec l’idée qu’il puisse à l’avenir servir à ranimer la vie locale. C’est effectivement le cas. Non seulement le temple est entièrement restauré mais plusieurs vieilles femmes discutent entre elles à l’entrée du temple. Elles se font un plaisir de nous en faire visiter les moindres recoins.
Comme dans tous les villages alentour où vivent principalement des Bais, le temple est à la fois un temple bouddhiste dédié à Guanyin, la déesse de la bienveillance, mais aussi un temple taoïste. On nous explique que c’est de surcroît un temple Ben Zhu, la religion locale des Bai, qui honorent les êtres supérieurs, quels qu’ils soient. En raison du passage de nombreux caravaniers au cours des siècles passés, les temples se devaient d’être ouverts à tous.