C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Croyances et rites sous les Han : les pierres parlent d'elles-mêmes...
En ce mois d'avril 2018, le nouveau musée de l'Université de Wuhan, Wan Lin Bowuguan (le musée des Dix mille forêts) présente plus de deux cents tirages sur papier de riz – en français, on appelle ce procédé "estampage", en anglais, on parle de "rubbing" (frottis) – , réalisés à l'encre de Chine à partir de stèles datant de la dynastie Han (-206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.). Il s'agit là d'une méthode traditionnelle de diffusion des écrits ou des gravures sur pierre avant l'apparition de l'imprimerie. Le papier est appliqué humide sur la pierre dont il épouse les reliefs. Le frottis opéré ensuite donne une image où les creux apparaissent en blanc.
Les stèles ayant permis les reproductions ont été mises au jour à Nanyang, dans la province du Henan. Elles montrent la vie quotidienne, les croyances et les rites de l'époque. Dans l'histoire des arts de la Chine, ce sont les premières oeuvres "documentaires" sur la vie quotidienne. Le jour de ma visite, un atelier de tirage de copies était ouvert au public pour lui permettre de redécouvrir cette technique ancestrale de diffusion. Plusieurs stèles montrent des dragons. Cet animal mythique est apparu depuis les temps les plus anciens dans les arts de la Chine et demeure le symbole du pays.